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Le chagrin du roi mort de Jean-Claude Mourlevat

Catégorie Littérature Jeunesse -Roman-
Parution en mai 2009
À partir de 12 ans


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Deux enfants, Aleks et Brisco, frères de lait, habitent l’île de Petite Terre, un royaume imaginaire – que Lancelot du Lac ou Hamlet pourraient fort bien parcourir. La paix est menacée, car le vieux roi Holund vient de mourir. Et son neveu Guerolf est assoiffé de pouvoirs.

Le secret sur les circonstances qui entourent la naissance de Brisco ne sera dévoilé qu’après son enlèvement.

« La porte, mal ajustée, frotta sur la terre, les gonds hurlèrent et la lumière éblouissante du jour se déversa à flots dans la galerie. Les trois occupants du chariot, aveuglés, couvrirent leurs yeux à deux mains.
Ensuite, tout alla très vite. Une tête énorme et hirsute apparut dans l’encadrement. Une véritable hure de sanglier. L’homme s’avança à quatre pattes et demanda simplement :
-C’est l’quel ?
-Celui-ci ! fit la dame en désignant Brisco.
Alors l’homme déplia son bras puissant, empoigna Brisco par le col de sa veste, l’arracha à son siège et le tira vers lui. »
Avec Le chagrin du roi mort, Jean-Claude Mourlevat offre une belle épopée à ses lecteurs : une histoire au souffle épique, aux accents de fratrie, de vengeance, de combats, de séparation… et d’amour. Dans ce roman palpitant, les scènes d’actions alternent avec des passages plus paisibles, sans oublier quelques pointes d’humour… De quoi s’attacher aux personnages.

« -À quoi me sers-tu, en fait, Arpius ? demande Irwan.
-Oh, à peu de chose… Peut-être seulement à vous empêcher de devenir ce que vous deviendriez si je ne vous empêchais pas de le devenir.
-C’est-à-dire ? Tu peux parler plus clair ?
-C’est-à-dire un jeune prétentieux imbu de sa personne et persuadé qu’il vaut mieux que les autres pour la seule raison qu’il est le fils de son père.
-Ah, et ce n’est pas vrai ?
-Que vous êtes le fils de votre père ? Si si…
-Non. Que je vaux mieux que les autres.
-Oh, mais si, bien sûr. Tenez, ce matin, quand vous avez glissé en montant sur votre cheval et que vous êtes resté accroché à l’étrier par la cheville, vous étiez vraiment au-dessus du lot. Et la semaine dernière, rappelez-vous, quand ce début de colique vous tordait le ventre… »

La trame dramatique est très visuelle, et il ne serait pas étonnant que le cinéma s’en saisisse (Ah, Sean Connery dans le rôle titre, superbe, gisant sur son lit de pierre, la neige tombant sur son visage barbu !… On peut rêver…).
L’épaisseur de ce roman – plus de 400 pages –, loin d’être un frein à l’enthousiasme, est la promesse d’un long dépaysement. Quel régal que de plonger dans Le chagrin du roi mort jusqu’à en oublier le réel !
Un livre à lire loin de tout, à l’heure interdite, celle qui transgresse le couvre-feu et fait sortir les lampes de poche de dessous les draps…

Le chagrin du roi mort de Jean-Claude Mourlevat
Chez Gallimard Jeunesse
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L’avis de
Clarabel est à lire
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