Parution en mai 2009
« Kaitlin, la sœur aînée de Hubie, ne répond qu’à la lettre Z. Elle est la bosse sur la route de la famille Ludlow. Ou, peut-être dans son cas, le trou. Lorsque M. Ludlow lui a demandé à quoi correspondait ce Z, elle a déclaré : « Hypocrisie ». Lorsqu’il lui a fait remarquer qu’il n’y avait pas de Z dans hypocrisie, elle a rétorqué : « Justement ! » »
Voilà Z, « l’amie de cœur » de Ben Mander, le narrateur du Temps des lézards est venu.
Par exemple, elle croit que Le temps des lézards est venu :
« C’est la deuxième fois que je la vois se badigeonner le visage avec du rouge à lèvres. M’man croit que les Lézards déteste le rouge. Elle est également persuadée qu’on peut découvrir qu’une personne est habitée par un Lézard rien qu’en regardant au fond de sa bouche pour détecter où s’arrêtent les tissus humains et où commence le véritable Lézard. »
Dans la salle d’attente de l’hôpital où sa mère se fait examiner, Ben rencontre Marco, un type « blond aux cheveux courts et épais, le genre de coiffure qui a toujours de l’allure, peignée ou non ». Ils ont le même problème à résoudre : chacun une mère en souffrance.
Mais Marco se trouve au milieu d’une étrange expérience. Il a découvert un « portail temporel » qui mène directement à l’an 4000. Dans le futur, existe-t-il des traitements efficaces pour venir à bout des troubles mentaux, folies et hallucinations ?
C’est ce que Ben voudrait bien savoir…
Le temps des lézards est venu est un roman double.
Le doute plane. Assisterait-on aux fantasmes d’un jeune homme qui refuse de voir les faits tels qu’ils existent ? Double réalité que celle de ce roman. Double narration ensuite, puisque celle de Ben et celle de Marco se superposent – une police de caractère différente est là pour nous indiquer qui parle. Justement, qui parle ? Pourquoi Marco se raconte-t-il à la troisième personne du singulier, se mettant en scène, comme s’il était un personnage ?
Un roman bien plus complexe qu’il n’y parait donc, avec des tiroirs à ouvrir et des passages à prendre. Illusions que ces Lézards ? Si nous doutons de leur existence, en regard, eux pensent « que nous ne sommes pas réels ».
Le temps des lézards est venu de Charlie Price
Traduit de l’anglais (État-Unis) par Pierre Charras
Aux éditions Thierry Magnier